Rêve Emotion ASBL : le GN comme forme d’animation pour la jeunesse !


BE Larp a décidé de mettre en lumière ses associations membres ! Aujourd’hui, c’est l’ASBL « Rêve Emotion » – active dans le monde du GN depuis 2010 (association de fait), en tant qu’ASBL (2012) et membre BE Larp depuis 2013 – qui a été mise à l’honneur. Pierre-Louis Deudon et Florent Monie livrent leurs impressions sur cette ASBL qui vise surtout la jeunesse.

Rêve Emotion, Pourquoi ?

L’idée était de trouver un nom qui mettait le mieux en avant le GN pour les néophytes, notre association ayant toujours eu la volonté de démocratiser ce loisir. Du brainstorming qui en a résulté, ce sont ces deux mots qui sont ressortis. Les deux termes faisaient directement référence à l’immersion. Il mettait aussi relativement bien en avant notre volonté d’explorer le GN et ses diverses facettes qu’elles soient habituelles ou moins conventionnelles. Au final, ce qui semblait être purement marketing nous a fait prendre conscience que le GN était aussi un monde d’idéaux et que notre association pouvait peut-être apporter aux autres un peu de ce que son nom promettait.

La base de l’a.s.b.l. vient de l’association de fait de Martin Malfliet et Fabrice Wauthy qui ont souhaité faire découvrir leur passion pour le GN à des personnes extérieures à la communauté et surtout de partager ses bienfaits, en particulier pour les jeunes. De cela va découler notamment le GN des Chroniques d’Ajhô. Par la suite, la rencontre avec une autre association de fait basée à Liège a motivé la fondation d’une a.s.b.l. en tant que tel. La légende veut que ce soit un pogne qui aurait accéléré cette dernière étape qui s’est concrétisée en Août 2012.

Les Chroniques d’AJHO

À l’origine, c’est par ce GN d’initiation que l’aventure a vraiment commencé. C’était il y a presque dix ans maintenant. Il s’agissait d’un jeu de rôle accessible aux enfants qui donnaient un aperçu de ce qu’était le GN et donnait un premier contact avec celui-ci. Si le premier opus se contentait d’une simple taverne comme décors, il a rapidement pris de l’ampleur pour devenir un véritable village évoluant à l’époque de Charlemagne. La richesse de cette animation était sans doute son visage double. En effet, si il y avait une partie du jeu tourner vers l’initiation, il existait également un jeu entre les PNJ qui étaient tout aussi riche. Cet aspect Janus nous a permis très vite d’expérimenter le GN sans scénario tout en ayant une animation qui tenait bien la route et ce grâce à notre équipe de PNJ d’exception. Par la suite, la décision a été prise, un peu à l’emporte-pièce, d’importer ce village improbable et ses aspects délirants dans le monde d’Avatar. Cela nous a mené à deux grands accomplissements : la faction Ajho d’une part, bien sûr, mais également notre passage d’association de fait à a.s.b.l. d’autre part. Depuis, le GN est arrivé plus ou moins à son terme et la faction a suivi son cours et a évolué, mais l’événement reste en quelque sorte un de nos mythes fondateurs.

Le SMELD

Le SMELD, c’est en quelque sorte un mini festival du jeu de rôle grandeur nature expérimental.

Du court format

Le court format a avant tout un intérêt pratique d’un point de vue organisationnel. Il évite de devoir trouver nécessairement des possibilités de logement, il simplifie bien souvent la logistique également. Par ailleurs, il permet également une plus grande diversité dans les jeux présentés et offre à nos participants de participer à plusieurs d’entre eux. Combiné à l’aspect plus contemporain de ces jeux expérimentaux, il donne aussi un avantage d’accessibilité au niveau financier ce qui nous semble essentiel au vu du public jeune auquel l’association souhaite s’adresser.

Ce type d’activités a de nombreux objectifs qui sont abordés lors de ces sessions, dont certains vont varier d’une édition à l’autre. Pour les joueurs, l’idée est de tester de nouvelles dynamiques de jeu et de sortir des sentiers battus. Pour nos organisateurs, il y a une volonté de teste leur création et/ou de les faire connaître. Enfin, du point de vue de l’association, il s’agit clairement d’un laboratoire qui nous permet lentement mais sûrement de nous faire une idée des mécanismes transposables à d’autres animations ou pouvant faire l’objet de fiche pédagogique. Au-delà de cela, les jeux sont souvent l’occasion de réfléchir à divers sujets de société et les débriefings permettent une réelle progression personnelle vis-à-vis du ressenti et de l’expérience de jeu comme de l’expérience générale.

Bilan de la dernière édition

Selon les retours des participants, la dernière édition fut une réussite, même si moins édifiante que la première. D’une part, la diversité des thèmes abordés n’était pas forcément aussi importante que précédemment, d’un autre côté, notre communication autour de l’événement n’a pas pu être aussi bien rodée que lors de l’édition 2016. Et enfin, l’aspect de la nouveauté n’était bien sûr plus au rendez-vous comme lors de la première édition. Il n’em

pêche que l’objectif de l’évènement a été rempli aussi bien quant aux animations en elles-mêmes et de leurs retours, que vis-à-vis de l’engagement pris envers les participants de proposer des activités sortant de l’ordinaire. Nous avons tiré des leçons de tout ça et espérons bien proposer un évènement encore plus appréciable en 2018.

AVATAR : STRONGHOLD

La naissance de Marble Black vient directement du nouveau monde dans lequel l’organisation d’Avatar nous a entrainé. Face à l’hostilité scénaristique de Caldera, certaines alliances se sont transformées en cohabitation et ont amené à la fusion des anciennes factions d’Ajhô et du Naum-Farka. Nous avons dès lors souhaité apporté un nouveau souffle scénaristique à notre jeu par le biais du folklore féérique et de la cour d’hiver. L’auberge, entité à part entière, ayant choisi de s’affilier à la cour d’hiver, c’est donc un jeu axé davantage sur les créatures, le glamour et une sorte de préparation à l’arrivée de la cour d’été à son tour sur Caldera. Le hasard a également propulsé la faction dans les scénarii des prophéties qu’il aurait été dommage de délaisser.

Au-delà de l’aspect ludique, elle nous a également permis un investissement dans la nouvelle formule d’avatar ainsi que la mise en place d’une dynamique durable. Le nouveau site se prêtant à un aménagement évolutif. Nous espérons pouvoir encore poursuivre la dynamique de groupe derrière ce projet. C’est par ailleurs cette intégration au projet qui nous motive plus encore dans la collaboration avec la fédération sur d’autres événements.

LES ATELIERS GN

Le projet nous vient de la rencontre de deux désirs complémentaires. D’une part de la passion de deux administrateurs vis-à-vis de la fabrication d’élément de jeu de GN, et surtout d’autre part, la volonté que nous avons ressentie parmi chez de nombreux participants à nos animations de pouvoir réaliser des armes originales. Face à cette rencontre, il était difficile de ne pas sauter le pas vers une nouvelle animation.

Le premier objectif est de rendre accessible les armes et autres objets de jeu personnalisé, cela rejoint directement notre volonté de donner l’accès au GN à des jeunes qui n’ont pas forcément les moyens de s’équiper comme ils le voudraient. D’un autre côté, il met en avant un aspect créatif ainsi qu’une responsabilisation (réaliser le travail fourni et associer son effort propre au résultat final) et participe à sa manière à l’estime de soi de nos membres qui peuvent vraiment voir leur capacité de création. Ce projet rejoint également les valeurs de durabilité et de transmission défendue par notre association.

Bilan de la dernière édition

Positivement inattendu. Nous avons rencontré un engouement qui nous a surpris, une grande motivation de la part de nos participants, des projets variés, dont le résultat final dépassait souvent les espérances, et le tout dans une ambiance très conviviale. Suite à notre expérience et aux retours, nous avons choisi de retenter l’expérience, peut-être même deux fois plutôt qu’une en 2018. Il s’agira probablement d’une animation qui tendra à se pérenniser.

Le GN comme une forme d’animation

Nous nous démarquons sans doute parce que nous avons d’emblée abordé le GN comme une forme d’animation et pas une fin en soi. Dans cette optique, nous avons collaboré et collaborons encore avec diverses MJ, OJ et autres groupements extérieurs à la communauté du GN. Nous n’avons pas tant la volonté de nous inscrire dans le paysage du GN que dans celui de l’animation en Belgique. En outre, notre manière d’impliquer la jeunesse est également un de nos points forts, sans doute pas unique, mais qu’il est important de mettre en avant. Nous sommes très fiers d’avoir réussi notre pari d’une transition de CA vers une équipe jeune majoritaire composant de jeune de 20 ans à peine. Et nous espérons continuer à nous développer dans cette voie.

19 organisateurs derrières les projets de l’a.s.b.l

Rêve Emotion, c’est vingt membres effectifs siégeant à l’assemblée générale pouvant chacun être porteur d’un ou plusieurs projet. C’est également un grand nombre de bénévoles qui passent parfois du statut d’aidant à celui d’organisateur selon leurs envies et leur demande. Potentiellement, n’importe qui peut devenir organisateur chez Rêve Emotion, pour peu qu’il apporte avec lui un projet un peu construit. Si on devait vraiment donner un chiffre, en 2017, on pourrait considérer que nous avons eu environ 19 organisateurs différents qui ont travaillé sur autant d’animation.

Des nouveaux projets

Il y en a trois qui nous tiennent plus particulièrement à cœur. Tout d’abord, un appel à projet justement qui vise à accompagner des jeunes dans l’organisation de leur propre GN en leur fournissant l’encadrement comme la logistique pour leur permettre de se lancer. Le second concerne le retour d’un GN d’initiation qui nous semble manquer depuis la fin du cycle des Chronique d’Ajhô. Et enfin, le dernier mais non le moindre, il s’agit bien entendu de fêter comme il se doit les dix ans d’existence de notre association. Et sinon, est-ce qu’on vous a déjà parlé de la non-organisation d’Alterias ?

Notre domaine d’activité est très vaste. Outre le GN et les murder parties, nous essayons d’organiser des jeux de rôle plus traditionnels régulièrement, nous proposons également des escapes rooms de même qu’un service d’événements sur mesure. Les jeux de société, de figurines, les largages scénarisés et le conte font également partie de notre catalogue.

Toi/Vous

Regard sur l’évolution de l’association depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui

Elle a grandi, elle a changé et ça fait plaisir à voir. Nous avons vu chaque conseil d’administration et chaque année apporter sa petite touche personnelle. Les débuts ont été parfois un peu chaotiques, mais avec le temps nous sommes arrivés à un projet plus stable et financièrement sain. Les événements sur mesure ont laissé la place à davantage de projets stables, nous avons pu mettre en place des collaborations qui se poursuivent à l’heure actuelle (qu’il s’agisse d’intendance ou d’organisateurs parfois venus de l’étranger). Les valeurs que nous défendons sont malgré tout restées : civisme, créativité, esprit critique, responsabilité et solidarité. Et je peux dire avec fierté que, même si elles ne sont jamais mises en avant telles quelles, elles transpirent de chacune de nos animations.

Le GN, une passion née quand et où ?

Florent : Pour ma part, j’ai découvert le GN dans le cadre de l’association de fait côté liégeois pour mes premiers entrainements. Par la suite, j’ai participé en tant qu’animé à plusieurs activités de l’ASBL (les chroniques d’Ajhô, Elebast, la faction d‘Ajhô depuis ses débuts). Dans un sens, j’ai découvert l’esprit qu’entretenaient les membres envers leurs participants avant de passer de « l’autre côté ». Je voulais proposer un atelier de préparation à Avatar pour la faction, les membres m’ont accompagné dans ce premier projet et je me suis par la suite engagé davantage dans la vie de l’association. Quelle meilleure dynamique pour l’association que celle où les animés deviennent animateurs ? Preuve s’il en est que les valeurs de Rêve-Emotion gagnent à être défendues dans chaque activité.

Pierre-Louis : De mon côté, c’est grâce à mon petit frère qui m’avait gardé un exemplaire du Vif L’Express parce qu’il y avait lu un article sur Avatar, il s’était dit d’emblée que cela pourrait me plaire et comme de fait. De là, j’ai rejoint la même compagnie que Florent un peu par hasard au retour des Ardente en 2011. Au final, je dirais que les racines de cette passion viennent un peu de ces œuvres qui font un peu la base culturelle de notre communauté : Tolkien, Naheulbeuk, Conan, et tant d’autres encore.

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